PENITENTIAIRE / une politique Outre-mer délaissée, un personnel en danger


A la suite du fait divers qui a secoué l’actualité du département de la Réunion cette semaine, concernant l’acte de barbarie perpétré par un individu qui souffrirait de troubles schizophréniques, l’association CODIUM tient à condamner l’atrocité des faits. https://www.clicanoo.re/Faits-Divers/Article/2018/05/05/Mesures-exceptionnelles-pour-le-bourreau-de-La-Convenance_528435
Cependant le constat est sans appel, malgré l’éloignement des départements et territoires d’outre-mer nous constatons encore que la politique pénitentiaire en outre-mer est victime d’un total désintéressement et observons une absence de prise de conscience de la part de l’Etat !

Aujourd’hui aucune structure existante sur l’île n’est en mesure d’accueillir ce genre d’individu, ni même les services hospitaliers pour des raisons de sécurité.

En comparaison à la métropole, les quartiers d’isolement et les établissements pénitentiaires d’Outre-mer sont défavorisés et doivent faire face à davantage d’individus aux pathologies psychiatriques sévères.

La question n’est pas de savoir s’ils ont ou non leur place en détention, mais plutôt comment gérer ces détenus ?

L’administration pénitentiaire n’est pas en mesure de prendre en charge ces profils distinctifs par leurs formes les plus sévères et très dangereux dans les structures existantes à ce jour.
Il est grand temps de faire évoluer considérablement cette situation par des prises de responsabilités et actions concrètes afin de redéfinir le panel pénitentiaire en Outre-mer, en proposant des moyens et des structures entièrement adaptés et ainsi gommer les disparités structurelles.
Par ce communiqué, nous souhaitons interpeller l’ensemble des parlementaires ultramarins pour une prise de conscience de la réalité pénitentiaire fonctionnant encore à ce jour avec des moyens complètements archaïques !
Alors qu’un dispositif des forces de Police considéré comme hors-norme ait été mis en place pour cet individu, rien n’est fait pour garantir la sécurité du personnel pénitentiaire de Domenjod qui a en charge ce détenu.
L’absence d’équipe régionale d’intervention et de sécurité ne cesse de mettre en péril les personnels pénitentiaires ultramarins.
Devons-nous rappeler les différents incidents qui ont secoué l’ensemble des établissements pénitentiaires d’outre-mer en évoquant : l’évasion du baron de la drogue en Martinique lors d’une extraction médicale en décembre 2016 ; double évasion, mutinerie et assassinat en Guadeloupe avec d’importantes saisis d’armes, de téléphones lors de fouilles générales…
La sécurité n’a pas de couleur et par le principe d’un seul peuple français, l’Etat ne doit pas laisser pour compte ses territoires d’Outre-mer.